Cet article est réservé aux personnes qui sont familles d’accueil pour Ani-nounou, ou aux personnes qui souhaitent le devenir. En aucun cas cela ne concerne les adoptions.
Socialisation :
C’est à la fois la joie et le sacerdoce de la famille d’accueil. C’est aussi un acte essentiel pour permettre l’adoption. Il est rare que les futurs adoptants, à moins de rencontrer des passionnés de lapins, soient tentés par l’idée d’adopter un lapin excessivement peureux, agressif ou totalement indifférent. Pour socialiser un lapin traumatisé par ses conditions de vie antérieures, ou par son abandon, il faut beaucoup de temps et de patience.
Il ne faut pas le brusquer en le forçant à venir, mais faire les choses en douceur. Il faut également être suffisamment sûr de soi pour oser tenter des approches. La confiance doit peu à peu s’instaurer et se renforcer. Les sorties, le respect du territoire, le calme de l’environnement, les friandises sont autant de facteurs qui peuvent vous aider à gagner cette confiance.
Le lapin doit vous considérer comme son référent, un élément de stabilité dans sa nouvelle vie. Il est important qu’il se sente en sécurité : pour cela, instaurez des petits rituels (heures des repas, moments privilégiés…), transformez les moments de stress en moment de jeu (lors du ménage par exemple), empêchez vos enfants ou autres animaux de tourner autour de l’enclos (n’oubliez pas qu’il est très stressant pour un lapin en cage d’être harcelé par un possible prédateur sans possibilité de fuite).
Lapin indifférent
C’est probablement le cas de figure où la relation est la plus délicate à tisser. Le lapin paraît comme déçu de ses relations avec l’homme et ne cherche plus à interagir avec lui. Il l’exclut de son univers et paraît plus heureux lorsqu’il n’a jamais affaire à lui.
Lorsque l’on prend en charge un lapin de ce type, il faut s’armer de patience et se préparer à l’idée que le lapin ne deviendra probablement pas câlin. Il ne faut d’ailleurs pas oublier qu’une relation harmonieuse et enrichissante avec son animal ne passe pas obligatoirement par une démonstration physique d’affection.
Pour remédier à cette indifférence, il est préférable de garder une grande constance de caractère. Les petites attentions, apportées quotidiennement, sans forcer l’animal à les recevoir, finiront probablement par restaurer la confiance de votre lapin. Des semaines, des mois, voire des années sont parfois nécessaires pour que se développe cette confiance. Il vaut mieux laisser le lapin venir vers soi que l’attirer de force. Cependant il ne faut pas non plus s’effacer devant lui et le laisser seul, car il peut fort bien jouer l’indifférence pour tester vos réactions. Une présence constante, discrète et affectueuse à ses côtés l’aidera probablement à interagir en toute sérénité avec vous.
La présence d’un compagnon du sexe opposé sera de toute évidence une solution pour lui éviter l’ennui, la dépression, et lui permettre de s’exprimer sans crainte d’être mal compris. Cette solution pourra être conseillée dans son profil d’adoption.
Lapin agressif
Il faut rechercher, en premier lieu, la cause de cette agressivité. Si vous avez écarté la piste hormonale, elle peut être liée à de mauvais traitements avant son arrivée. C’est généralement le type de traumatisme le plus impressionnant, mais nullement le plus délicat à traiter.
Un lapin agressif est un lapin qui recherche encore une interaction avec l’homme, et même si elle est négative dans un premier temps, c’est signe que tout contact n’est pas rompu, ce qui est encourageant, par rapport à un lapin indifférent par exemple.
Avec un lapin agressif, il faut d’abord se protéger soi-même (porter des gants lors de ses manipulations par exemple) et ensuite travailler sur l’espace. Le lapin doit avoir un territoire défini dans lequel l’homme ne pénètre pas, ou peu. En dehors de cet espace, le rapport de hiérarchie doit être convenablement établi afin que le lapin ne menace pas votre intégrité physique.
Mais il faut surtout beaucoup de douceur, et de compréhension. Il s’agit de parvenir à interpréter le malaise de votre animal. Est-ce certains gestes qui sont assimilés à une agression (souvent le contact avec les mains quand l’animal a été battu ou mal manipulé) ? S’agit-il d’une situation précise ? Certains lapins ayant vécu avec des enfants en bas âge ne supportent pas, par exemple, que l’on tapote contre les grilles de l’enclos, sûrement à force de voir des enfants tambouriner contre les barreaux pour attirer son attention. S’agit-il d’un manque de liberté dans son ancienne famille ? Dans ce cas, il ne faudra jamais plus le faire vivre en cage…
Lapin timide
De nombreux lapins sont timides à leur arrivée en famille d’accueil. Le changement de vie les a bouleversés, et ils aspirent à une stabilité afin d’accorder de nouveau leur confiance.
Le temps passé avec l’animal, à sa hauteur, sans le forcer va être primordial. Il ne faut pas le brusquer, et lui offrir de nombreuses solutions de repli pour qu’il puisse se cacher s’il est pris d’un accès de peur. Comme pour le lapin indifférent, il ne faut pas faire les choses de force, mais attendre le temps que son stress s’estompe. On peut tenter de temps à autre une petite approche, afin de montrer que l’humain est toujours présent, prêt à faire le premier pas. Il va falloir introduire de petits rituels avec ce type de lapins, destinés à les apaiser et les rassurer. Il saura alors à quel horaire vous lui préparez son repas, à quel moment il sera en liberté, et il pourra vous accueillir avec davantage de sérénité.
Il faut également arriver à percevoir ce qui terrorise le lapin afin de pouvoir y remédier. Chez certains lapins, par exemple, la petite taille ou l’unique ouverture de leur cachette était une raison de ce manque de sérénité… Encore une fois, l’observation au sol de votre animal est l’une des clefs pour parvenir à le comprendre et à tisser des liens avec lui.
Education :
L’éducation constitue un petit plus pour l’adoption du lapin, et aussi un sacré gain de temps dans votre vie de FA. C’est pourquoi nous vous demandons de débuter l’éducation en tentant de rendre propre le lapin et en l’habituant à ne pas détruire son environnement (à l’exception de ses affaires).
Vous trouverez tous les conseils adéquats quant à l’éducation du lapin que vous gardez sur le site de La dure vie du lapin urbain, les indications données dans cet article restant très succinctes.
L’éducation devra être au maximum fondée sur le renforcement de comportements positifs (à l’aide de caresses et de friandises) et elle ne devra donner lieu à aucun mauvais traitement. Les petites tapes et les fessées sont proscrites. Le lapin peut tout à fait comprendre et supporter un « NON » ferme et d’une voix élevée, ainsi qu’un claquement dans les mains, mais l’éducation ne devra pas non plus être fondée sur des cris et hurlements au quotidien, au risque de stresser l’animal. Toute forme de violence physique ou psychologique, de maltraitance ou de négligence donnera lieu au dépôt d’une plainte à la gendarmerie.
La propreté
Il ne faut pas oublier que nous demandons à nos adoptants de faire vivre leur lapin en liberté totale ou semi-liberté. Ce n’est réellement réalisable que si le lapin arrive déjà propre et éduqué (à moins que l’adoptant soit un réel connaisseur du comportement du lapin ou particulièrement motivé).
Pour débuter l’éducation, nous vous conseillons de placer un bac à litière dans l’enclos du lapin, et de placer son foin à même le bac.
En sortie, il faudra surveiller le lapin et ramasser rapidement les pipis ou les crottes pour les remettre dans le bac. Lorsque vous surprenez le lapin en train de faire ses besoins à l’extérieur, il faut le réprimander d’un "NON" ferme, suivi de son prénom et le remettre dans son bac.
Lorsque le lapin fait de lui-même ses besoins dans son bac, il faut systématiquement le féliciter de la voix, lui faire une petite caresse ou lui donner une friandise.
Ne pas détruire son environnement
Lors de ses sorties, vous pourrez également faire prendre l’habitude au lapin de ne pas détruire son environnement. Pour cela, mettez à sa disposition des jouets qu’il aura le droit de ronger à sa guise : cartons, rouleaux de sopalin, tapis en jonc de mer, balles, etc.
Dès qu’il s’attaque à un mur, une plinthe, un meuble, etc., il faut le réprimander d’un "NON" ferme, suivi de son prénom, et lui mettre sous le nez un objet qu’il a le droit de détruire. En revanche, dès que vous le voyez jouer ou détruire un de ses objets, il faudra systématiquement le féliciter de la voix, lui faire une petite caresse ou lui donner une friandise.